La modernité abolira-t-elle le travail humain ?

L’avancée technologique permet de remplacer du travail humain actuel par le travail de machines.

Une des prophéties souvent évoquée est donc que l’humain n’aura plus à travailler et pourra consommer à outrance car les machines feront tout le travail à leur place.


Wall E de Disney

Le prophétie est intéressante. Mais en quoi notre époque est-elle si spécifique pour penser cela? J’ai plein d’exemple en têtes d’autres époques où l’on aurait pu penser la même chose : l’avènement de l’élevage qui remplacerait le temps à traquer la bête sauvage, l’industrialisation de l’agriculture, l’imprimerie qui remplacerait le temps passé à recopier des moines, les télécommunications qui remplaceraient le transport.

Avant

Après

Et pourtant. Toutes ces modernisations ne nous en rien débarrassés du travail humain.

Pourquoi? A mon avis, les besoins ont évolués et le travail a suivi. On veut voyager loin en avion, regarder des films avec des effets spéciaux, avoir des nouveaux logiciels et plein d’autres choses qui requièrent du travail humain. Les métiers se sont juste déplacés. Il ne faut juste pas se trouver dans une fonction qui sera remplacée sous peu par une machine sous peine de se retrouver sans revenu.

Je pense donc que la fin du travail n’est pas pour si tôt et que l’avènement de l’humain « consommateur mais pas producteur » n’est malheureusement pas pour tout de suite.

On pourrait donner à chacun un paquet de base avec tout ce que l’on sait produire sans humain à chacun. Mais finalement, même la production industrielle est supervisée et donc requiert du travail humain ( ce qui représente son coût marginal à mon avis). D’autre part, si les humains étaient heureux avec le paquet de base, cela rendrait encore plus cher les biens requérant du travail humain (le luxe donc) pour les riches. Mauvaise idée :D

5 réactions sur “ La modernité abolira-t-elle le travail humain ? ”

  1. Yorik

    Tu as certainement raison, mais à mon avis en attendant ça créera (ça crée probablement déjà) quand même une solide augmentation du chômage. Qui pourra sans doute être absorbée par les pays les plus riches (discussions en cours sur le revenu universel, etc), mais qui va poser de solides problèmes aux plus pauvres, peut-être pendant de nombreuses (et de plus en plus catastrophiques) années.

    Mais c’est certainement incontournable, il n’y a pas moyen de « refuser » la modernité. Ce qu’on pourrait faire, par contre c’est réorienter une série de paramètres pour amortir le choc, préparer les choses pour quand les grands pourvoyeurs d’emploi auront disparu, fomenter les micro-structures, le travail indépendant, miser plus sur le réseau horizontal et moins sur l' »entreprise », etc.

    Peut-être que c’est le prochain « saut » dans la fameuse lignée de l’économiste traditionnel: esclave -> serf -> employé -> ?

  2. Tuxicoman

    Je crains que la communication sur l’ « entrepreneur individuel » ne cache le désir de quelques boites de se libérer des coûts de réadaptation de leur employés actuels. Comment les entreprises vont-elles s’adapter si elles ont des employés en CDI qui risquent très/trop prochainement de ne plus être adaptés au besoin du marché?
    Avec un système de « CDI au projet » comme le veut notre Macron, c’est plus flexible et il n’y a plus de coût de formation/transformation d’entreprise.

    L’humain doit donc se ré-former toute sa vie professionnelle. Sachant qu’il a déjà mis 25 ans pour être mûr pour le marché du travail actuel. et qu’il doit travailler 45 ans…
    Ça va être compliqué.

  3. plop

    En fait ce n’est pas la modernité qui fait que les machines remplacent le travail humain, mais la baisse tendancielle du taux de profit. Marx l’expliquait il y a longtemps déjà.
    Là où cela devient vraiment inquiétant, c’est quand on commence à entendre à la marge, chez quelques économistes et politiciens, le discours sur la classe inutile. D’après ces idéologues, l’automatisation va détruire tant d’emploi (vente au détail, transport, agriculture…) que l’on pourra qualifié une nouvelle classe : les inutiles. C’est à dire une clase formée dhumains qui n’ont plus de place dans la production de marchandises. Ils prônent différentes solution comme le revenu universel pour y pallier. Mais quils et vrai ou faux, et quel que soit leur volonté sociale de prendre en charge cette masse, le fait important c’est qu’au sein des hautes sphères décisionnelles, ils oriente doucement leur reflexion sur l’utilité des himmes. C’est clairement une volonté hégémonique de domination totale, de la part de gens qui pensent définitivement avoir mis fin à l’histoire. Même les religieux n’en sont jamais arrivé là dans leurs réflexions, il aura d’abord fallu historiquement que la société industrielle et le capital fasse des hommes et des femmes de simples statistiques et variables.
    Quant au revenu universel, la nouvelle marotte sociale démocrate, il achevera de nous asujettir au ticket de rationnement que l’on nomme euro ou dollar.

    L’autogestion généralisée, la juste répartition des biens, la mise en commun des moyens, et surtout la réappropriation de nos vies par la prise en main individuelle et collective de nos choix voilà ce qui pourrait être la société mais pour ça, on ne coupera pas a une crise mondiale, à la coordination globale de nos luttes, à des révolutions partout, parce qu’en effet, la modernité nous a appris que la terre et finalement petite et que des gens comme nous partout y vivent, et l’on ne reviendra pas en arrière sur ce point là.

  4. Guy Leboutte

    Il n’y a pas d’évolution technique indépendante de l’état de la société et des rapports sociaux.
    Si ces derniers restent intangibles, nous aurons de moins en moins de travailleurs effectivement, de plus en plus d’inégalités (déjà sévèrement accrues depuis quarante ans), de pauvreté. La finance accaparera encore plus une économie dite « réelle » (un comble!) encore plus vidée de ressources, etc…
    Le progrès technique aujourd’hui accroît la part des grandes fortunes (ce qui va à la finance), réduit un tout petit peu les prix, et ne va presque pas du tout aux salaires: le progrès technique se déploie dans une configuration donnée des rapports sociaux. Ses effets ne sont pas entièrement trans-historiques.
    Ce système explosera, et la donne sera re-jouée. Et le travail là-dedans? Il sera redéfini. Pour le meilleur ou pour le pire.

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