Si vous pensez réellement que vous n’avez rien à cacher, par pitié, faites en sorte de me le dire tout de suite car je saurais alors que je ne devrais pas vous confier de secrets car apparemment vous ne savez pas les garder.
En premier lieu, il faut soulever que le verbe cacher se rapporte toujours à quelqu’un ou quelque chose. Il faudrait donc préciser « à qui » vous n’avez rien à cacher. Est-ce à votre collègue, votre père, votre petit ami, à la police, au pouvoir politique en place, à Dieu? La question est bien plus claire avec ce détail essentiel.
Aujourd’hui, en l’état du débat, il s’agit de garder une « vie privée » au regard de l’Etat (police et pouvoir politique) qui nous épie par l’intermédiaire d’écoutes massives de nos traces numériques.
Il y a une chose que nous devons comprendre, c’est qu’on est franchement honnête avec les moteurs de recherche. Montrez-moi votre historique de recherche, et j’y trouverai quelque chose de compromettant ou d’embarrassant en cinq minutes. Nous sommes plus francs avec les moteurs de recherche qu’avec nos familles. Les moteurs de recherche en savent plus sur vous que des membres de votre famille. Et c’est ce genre d’informations que l’on donne aux États-Unis.
Rappelons-nous des prédictions de George Orwell sur la surveillance. Il s’avère que George Orwell était optimiste. Nous voyons désormais une échelle bien plus grande de pistage des citoyens qu’il n’aurait pu imaginer. Ce type de surveillance de masse signifie que la NSA pourra recueillir nos données et les garder grosso modo pour toujours (…) Cela ouvre la porte à des types de risques radicalement nouveaux nous concernant tous. Il s’agit en fait de la surveillance généralisée de masse de tous les citoyens.
« La surveillance change l’histoire. (…) Voici une citation du Président du Brésil, Mme Dilma Rousseff. Elle a été l’une des cibles de la surveillance de la NSA. Ses emails ont été lus, elle a pris la parole au Siège des Nations Unies, elle a dit : « S’il n’y a pas de droit à la vie privée, il ne peut y avoir de réelle liberté d’expression et d’opinion, et par conséquent, il ne peut y avoir de vraie démocratie. »
Les citations proviennent de Mikko Hypponen