Big data sur les données des opérateurs télécom

Un étude récente montre que 90% des adultes ont un téléphone mobile aux USA.

Lors de chaque communication (sms, appel, data, etc…). L’opérateur peut déterminer la position du téléphone à position à 250m près dans 90% des cas.

Si on enregistre et stocke ces données, on se retrouve avec de quoi analyser une population. Conscient de la valeur de ces données, les opérateurs de téléphonie mobiles se sont mis à les vendre (sans vous demander votre accord explicite ni vous donner un centime bien sûr)

En France

Par exemple, Orange vends un produit nommé Flux Vision qui revends les données de ses utilisateurs sous formes de données « statistiques », je cite leur page web :

des domaines d’activités multiples
Acteur public ou privé, vous bénéficiez d’une nouvelle source d’information pour améliorer votre connaissance des parcours citoyens ou parcours clients, des mobilités géographiques et de l’utilisation de vos infrastructures.

Dans le secteur du tourisme, Flux Vision vous permet par exemple de connaître les déplacements des visiteurs et la fréquentation des différents sites … Dans le secteur du transport, vous observez  les parcours des voyageurs pour mieux adapter vos infrastructures. Dans le secteur marchand, vous étudiez plus finement les itinéraires empruntés par vos clients sur votre zone de chalandise pour adapter votre stratégie commerciale.

une protection des données et un respect de la vie privée
L’offre repose sur des procédés exclusifs d’anonymisation irréversible développés par Orange permettant de supprimer toute possibilité d’identifier ses clients. Ils peuvent transformer des millions de données par minute en indicateurs statistiques. Son développement a fait l’objet d’échanges avec les services de la CNIL. Flux Vision s’inscrit dans le respect des engagements pris par Orange en matière de protection des données personnelles de ses clients.

 

On ne saura pas plus sur les procédés d’anonymisation que le « en conformité avec les avis et recommandations de la CNIL ». Pourtant, c’est le point le plus intéressant. J’imagine que ce que qui intéressent les clients sont les données « locales ». Le traffic de telle route, tel quartier, etc… Jusqu’où s’arrête la précision géographique?

Aux états Unis

AirSage est un société agréée à pouvoir accéder aux données des opérateurs de téléphonies. Ils reçoivent 15 milliards de positions par jour !

La aussi, c’est du temps réel avec historique . AirSage indique pouvoir donner la position en temps réel des téléphones dans quasiment toutes les villes majeures des USA.

On nous promet juré craché que les données son anonymisées avant analyse, mais sans dire comment. Alors que c’est ce qui est intéressant. Que sait-on sur chaque mesure de localisation? Car apparemment d’après les quelques exemples de rapport, on sait leur provenance (assez précis, à l’intérieur d’un état), leur historique, le revenu personnel de leur porteur, où ils habitent, à quelle heure ils partent de chez eux, à quelle heure ils rentrent, etc…

Et dans le même temps, on met l’accent sur le fait que les données sont bien gardées et les personnes qui y ont accès sont triées sur le volet. Ah ben mince, je croyais que les données étaient anonymisées, pourquoi donc est ce crucial qu’elles soient si bien éloignées du regard?

Et les gouvernements?

Comment imaginer que les gouvernements ne s’intéressent pas aussi à ces données servies sur un plateau. Si une start-up peut collecter, traiter et stocker 15 milliards de données par jour, on peut facilement imaginer qu’un gouvernement avec un budget de plusieurs milliards de dollars comme la NSA peut faire de même les mains dans le dos.

La France serait aussi bien placée à ce jeu étant donné qu’Orange a ses antennes implantées dans beaucoup de pays du monde.

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