La guerre de formats des fichiers a toujours existée et n’est pas prête de s’arrêter. Chaque diffuseur de contenu, constructeur, lecteur s’efforce de tirer la couverture vers lui en essayant d’imposer son format qui lui amènera un juteux modèle commercial.
Les logiciels libres ne sont exempts de la règle et ont aussi leurs formats favoris. Excepté que ceux ci sont libres et donc potentiellement employables par n’importe quel autre logiciel ou service.
Mais ce n’est pas pour autant que ces formats sont répandus. Windows étant présent sur au moins 90% du parc des machines et Flash le suivant de peu, il est plus cohérent pour les diffuseurs de contenu d’être compatible avec ceux là plutôt qu’avec les surestimés 3% de Linux. Il n’est donc pas rare de voir le .doc, .xls, .swf, .flv, .wmv élevés au rang de standards populaires.
Et cela est bien ennuyeux pour nous, utilisateurs de logiciels libres. Car c’est par des moyens contraires à notre philosophie tels que l’utilisation de hacks, de logiciels propriétaires, émulés, voir illégaux que nous pouvons enfin accéder au contenu si désiré. Quand ce n’est pas tout bonnement impossible et que l’on se voit obligé de se morfondre sur notre exclusion du champ culturel ou renvoyer pêtre l’expéditeur du dit fichier en prétextant l’intégrisme pro-windows.
Si nous ne pouvons pas ni techniquement ni légalement décoder un format fermé sur notre plate-forme, il devrait être quand même plus aisé pour ceux les produisant de les convertir aux formats libres. Oui mais ce n’est pas si simple. Le logiciel incriminé ne propose pas toujours l’option de produire dans un autre format que celui qu’il préconise. Les outils de conversion sont multiples et variés, il faudrait installer un outil par format et les prendre tous en main, une charge titanesque.
Heureusement, il y a Media-convert, un site web qui se propose de convertir vos fichiers parmi un grand nombre de formats. C’est simple, envoyez votre fichier ou indiquez son url. Le site vous proposera alors de télécharger le fichier converti ou un lien pour le télécharger pendant quelques jours.
Ce qui est intéressant c’est qu’on peut convertir par exemple :
- .doc en .odt
- .xls en .ods
- … voir .ps ou .pdf pour encore plus de portabilité
- .flv .wmv .asf .rm .swf en .avi (ffmpeg)
- .wma .au ou real audio en .ogg ou .flac
Il n’y a donc plus d’entrave à ne communiquer qu’en utilisant des fichiers aux formats ouverts que nous apprécions tant. Nous pouvons maintenant renvoyer les auteurs de pièces jointes au format propriétaire vers ce site en toute quiétude. Plus question de voir un lien vers une vidéo Flash ou un enregistrement en WMA sur un journal de LinuxFR.
Certes, cela peut s’avérer à double tranchant. Il peut être tentant de l’utiliser comme simple décodeur de format propriétaire pour son usage personnel. Mais l’objectif est tout autre. Il faut que les formats libres soient le format d’échange, de stockage, de partage. Utilisons la même technique que les formats propriétaires, produisons et répandons les formats libres en masse. Les lecteurs se développeront autour de la demande.
Plus d’infos sur les fromats ouverts : http://formats-ouverts.org/blog/
Ce billet a aussi fait l’objet d’un journal sur LinuxFR.