Le Parlement turc a adopté, mercredi 5 février, une série d’amendements controversés qui renforcent le contrôle de l’Etat sur Internet, dénoncés comme « liberticides » par l’opposition turque et de nombreuses associations.
Une série de mesures permettent, notamment, à l’Autorité des télécommunications (TIB) de bloquer l’accès à une page dans un délai de quatre heures sans avoir à demander l’autorisation d’un juge. Les autorités seront également autorisées à exiger des fournisseurs d’accès la communication des informations sur les sites visités par un internaute, celles-ci devant être conservées pendant deux ans.
Après quelques heures à peine d’un débat très animé, les députés du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, qui dispose de la majorité absolue, ont adopté sans surprise et sans difficulté ces nouvelles dispositions, qui visent officiellement à « protéger la famille, les enfants et la jeunesse ».
Ce nouveau texte permet notamment à l’autorité gouvernementale des télécommunications (TIB) de bloquer sans décision de justice les sites Internet portant atteinte à la « vie privée » ou publiant des contenus jugés « discriminatoires ou insultants ». Il permet également à la même TIB de requérir auprès des fournisseurs d’accès, et de conserver pendant deux ans, des informations sur les sites visités par chaque internaute.
Environ 2 000 personnes ont manifesté, samedi 8 février à Istanbul, contre une loi récemment adoptée par le parlement turc et renforçant le contrôle des autorités sur internet.
Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des véhicules équipés de canons à eau pour disperser le cortège qui se dirigeait vers la place Taksim, lieu symbolique du mouvement de contestation du mois de juin dernier. Quelques manifestants ont répliqué par des jets de pierre et de pétards.
Ce que l’on oublie de dire c’est qu’en France, c’est pire depuis bien longtemps. Petit rappel du décret d’application de la LCEN