Si l’on regarde les chiffres de fréquentation des cinémas en France, on peut voir que la fréquentation se maintient et progresse même:
En 2016, il y a eu 212 millions d’entrées en France, contre 205 millions en 2015. (+3.4% )
J’ai recompilé les résultats depuis les années 1980 pour vous faire des graphiques pertinents :
On peut voir que la fréquentation du cinéma progresse. Si on enlève l’effet du à l’accroissement de la population de la France, on voit toujours une augmentation de la fréquentation du cinéma par habitant. Donc visiblement le cinéma est une activité qui a du succès.
Quand à l’effet d’Internet sur la fréquentation, je ne vois pas d’influence négative. Par contre, l’effet de l’entrée des chaînes de télévisions privées dans les années 90 est bien visible.
Là aussi, l’effet d’Internet et du « piratage de masse » est difficilement visible. Apparemment, ça n’a pas découragé la production de films ni empêchés les blockbusters d’attirer les foules. (Si un « vieux » sait expliquer l’explosion des blockbusters en 1983, je suis preneur)
La part des films français varie mais se défend aux alentours de 35 %.
Si on regarde plus en détail les chiffres 2016, on voit que les films américains font 50% des entrées et ont bien plus de blockbusters.
Les films US sont les plus piratés, mais rapportent le plus d’argent et sont les plus vus au cinéma.
La HADOPI est donc une solution coûteuse et inefficace, voir contre-productive. Selon une étude de chercheurs français de l’INSEE intitulée « L’effet redistributif de la loi Hadopi sur la part de marché des films américains en salle « , publiée en 2015, l’introduction de la loi Hadopi est associée à une augmentation de la part de marché des films américains de 9 % mais sans augmentation de la demande totale pour les films en salle.
Il y a de très bons films français qui gagneraient à être populaires mais qui malheureusement disparaissent dans l’oubli dès leur sortie des salles. Si il y avait plus de « partage », il y aurait plus d’intérêt pour ces films et leur auteurs et donc plus de désir/facilité à motiver le groupe pour aller les voir (le cinéma est une activité de groupe ! D’après le Centre National du Cinéma et de l’image (CNC), environ 9% des individus sont allés seuls au cinéma sur la période 2008 − 2011 )