J’entends que l’assemblée a encore voté pour le filtrage des sites web consultable depuis la France, sans décision judiciaire.
Premièrement, d’un point de vue technique, c’est chaud :
- Le blocage par DNS est facilement contournable et ne concernera que ceux qui ne savent pas mettre « 8.8.8.8 » dans une case de Windows. Autrement dit, une efficacité si nulle que même un gamin de 12 ans saura la contourner sur son smartphone
- Le blocage par DPI, plus efficace, coûterait 200 millions d’euros par an au contribuable. Pas sûr que ce soit politiquement acceptable vu le maigre bénéfice et surtout la conséquence que cela mettrait sur pied une infrastructure d’espionnage généralisé de toutes les communications des français.
- Le blocage par IP, qui bloquerait tous les sites hébergés sur un serveur mutualisé. Sans parler que bloquer une IP dynamique bloquerait tous les utilisateurs qui récolterait après l’IP blacklistée.
- Aucune solution technique pour pouvoir bloquer une page Youtube sans bloquer tout Youtube si Youtube n’approuve pas la demande de censure. (SSL masque l’adresse complète de la page web vue, bon courage)
- Je n’ai même pas parlé des VPNs dont l’usage se généralise (entreprise, téléchargement, pays censurés, etc…)
Donc déjà là, on se dit que discuter du blocage des sites web dans une loi sans savoir si c’est possible, c’est comme décrêter qu’il faudrait arrêter l’air !
En plus, l’Etat voudrait faire cela sans contrôle judiciaire à priori. Quelle menace du pouvoir sur le citoyen !
Les sites web bloqués seraient consignés aux opérateurs soit par une liste confidentielle à l’abri du regard citoyen (bienvenue en pays totalitaire), soit par une liste publique (quel merveilleux annuaire!)
Il va falloir s’y faire, Internet n’est pas fait pour la censure. L’ère de l’ORTF est finie.