Je vous ai découpé les meilleurs moments de son hommage à Philippe Séguin :
« Journaliste : Est-ce qu’avec Phillippe Séguin ne disparait une certaine idée de la République?
Henri Guaino : Vous savez, c’est très déstabilisant pour un système quelqu’un qui fait passer ses convictions avant sa carrière dans un système où l’on fait toujours passer la carrière avant les convictions. Bon. Quelqu’un qui tient à ses idées, quelqu’un qui tient à ses convictions est quelqu’un de jugé incontrôlable, insupportable,… encombrant voilà. Il faut pouvoir faire des compromis. Vous savez, c’est un homme politique, il savait que la démocratie c’est fait de compromis. Mais il refusait la compromission (c’est pas tout à fait la même chose)… et le système vit de la compromission alors bon, certains arrivent à faire cet effort sur eux-mêmes, d’autres pas. C’est vrai qu’il n’est pas arrivé à faire cet effort sur lui même.
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Journaliste : Le portrait que vous faites de Philippe Séguin est également une critique extrêmement dure de la politique telle qu’elle se fait aujourd’hui et telle que vous y participez au plus haut sommet de l’Etat, non?
Henri Guaino : Vous savez, il y a deux façons de faire de la politique, il y a deux façons d’avoir un engagement. Soit on s’engage parce qu’on trouve que les choses ne vont pas bien, on voudrait qu’elles aillent mieux, on trouve que les valeurs qui imprègnent le système sont pas tout à fait les bonnes et on voudrait qu’elles soient meilleures. Ou bien on fait de la politique parce que l’on veut profiter du système (C’est une vieille idée). On y va pour servir, servir un idéal ou servir des idées, ou pour se servir. Voilà. »
« Henri Guaino : Au fond, la classe politique n’est pas organisée, n’est pas construite, aujourd’hui en tout cas, pour porter des convictions [ou] pour porter des valeurs. Elle est organisée pour conquérir et pour gérer le pouvoir. Voilà. »
Merci Henri, on voulait être sûr d’avoir bien compris ce qui passait dans la France d’en Haut.
Ça en effet au moins le mérite d’être clair, même si ceux qui prenaient la peine de s’intéresser un peu à la politique le disaient depuis longtemps. Aujourd’hui, même le plus grand des naïfs ne peut plus dire qu’il ne savait pas où qu’il ne s’en était pas rendu compte. Est-ce cela, la démocratie ?
Finalement, reste la question : comment se débarrasser de ces parasites et les remplacer par des individus défendant des convictions ? Les sangsues sont bien accrochées et les déloger sera difficile.