Le panopticon est un type d’architecture carcérale imaginée à la fin du XVIIIe siècle. L’objectif de la structure panoptique est de permettre à un gardien, logé dans une tour centrale, d’observer tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s’ils sont observés. Ce dispositif devait ainsi créer un « sentiment d’omniscience invisible » chez les détenus.
L’historien et philosophe Michel Foucault reprend le concept du Panopticon, en 1975, dans Surveiller et punir :
« Le vrai effet du Panopticon, c’est d’être tel que, même lorsqu’il n’y a personne, l’individu dans sa cellule, non seulement se croie, mais se sache observé. (…) Pas besoin d’armes, de violences physiques, de contraintes matérielles. Mais un regard qui surveille et que chacun, en le sentant peser sur lui, finira par intérioriser au point de s’observer lui-même : chacun, ainsi, exercera cette surveillance sur et contre lui-même. » […]
L’intérieur de la prison Presidio Modelo, à Cuba, construite sur le modèle du panoptique
C’est le même effet, à mon avis, que créent les croyances religieuses ou la surveillance électronique de masse.
Pour la surveillance de masse et vu le budget de big brother (google, NSA et consort) je pense que c’est quand même un peu plus tangible que la religion ou les prisons cubaines. De plus vu la façon dont les trackers se sont insidieusement glissés dans notre vie quotidienne (ordinateurs, portables, bracelets électroniques, voitures…) et la façon dont on nous pousse à nous en équiper me donne à penser que ce n’est pas pour rien.
Et ce n’est qu’un début.