Vers un Internet censuré, seconde étape

La loi DADVSI passée en 2006 instaurait un système pénal à l’encontre de ceux qui mettraient à disposition des moyens de contournement des « protections » numériques.

Le récent rapport Olivennes (ou FNAC) vise à instaurer un filtrage généralisé de l’internet français, avec l’accord des FAI sous couvert de protection du droit d’auteur.

Les DRMs étaient inapplicables. 2 ans plus tard, les DRMs sont en voie d’être abandonnés par l’industrie de médias elle même. Mais la loi reste et les épées de Damoclès planent toujours au dessus de nos têtes.

Aujourd’hui, les internautes les plus instruits prétendent aussi que le filtrage pour éviter la transmission d’oeuvres sous copyright est une hérésie. Il convient d’abord de déterminer le principe du filtrage.

Tout d’abord il faut prendre connaissance du contenu. Cela veut dire que toutes vos communications seront analysées par ce filtrage. Quid de la privauté des communications entre personnes? Si on instaure des communications chiffrées (GPG ou autre), nous contournons le système de filtrage. Est-ce un délit? Nul doute que les internautes voulant continuer à télécharger de la musique sans etre inquiété useront de cette technique. Faudra-t-il pour autant absoudre la confidentialité des communications personnelles? Autoriserions-nous quelqu’un à lire nos lettres papiers pour vérifier que nous ne transmetterions pas de textes sous droit d’auteur?

D’autre part, il faut définir ce qui ne doit pas être transmis. Qui va définir les fichiers illégaux? Une parodie est elle illégale? Un remix? Car à bien y regarder, toute production est soumise à droit d’auteur. Je devrais pouvoir légalement interdire à Google de reproduire ce billet. Ce filtrage sera-t-il disponible de la même façon pour tous les auteurs?

Cette autorité, dirigée par les puissants de ce monde aura tout pouvoir sur ce qu’il est politiquement correct de transmettre dans nos tuyaux. Il ne lui restera plus qu’à ajouter un filtrage des messages attentant aux troubles de l’ordre de public. Comprenez, les terroristes, tout ça… (c’est vrai que c’est vraiment compliqué d’avoir des communications sécurisées :D)

La technique n’est pas très avancée sur ce point. Les watermarkings sont contournables. Faut-il couper les tuyaux? Genre brider tout Bittorrent et le réseau E2k? Supprimer mininova du paysage du web français? C’est serait oublier qu’on peut avoir Tor… Innaplicable, je vous dit.

D’un autre coté, cette peut faire l’effet d’un électrochoc. Moins de téléchargement d’artistes des majors et plus de public pour les oeuvres libres de diffusion. Moins de piratages de logiciel et plus d’engouement pour les logiciels libres. Pour moi, il ne fait aucun doute, la route sera longue mais l’avenir sera dans le libre!

Je vous recommande la lecture du Rapport de l’April au gouvernement qui vaut vraiment la chandelle.

6 réactions sur “ Vers un Internet censuré, seconde étape ”

  1. Anonymous

    A noter que Tor est loin d’être un moyen sécurisé pour acceder au net.
    Il suppose un réseau de confiance. Un réseau de confiance avec des inconnus… c’est pas ce qu’on fait de mieux.

  2. Chriss

    Tor n’est peut être pas un réseau de confiance dans ce sens là, mais faut pas oublier que tout ce qui transite par le reseau est crypté, donc aucun des relais ne sait ce qu’il fait transiter, ni même par qui cela va passer.

  3. Pouet

    Ya freenet aussi, je suis en train de tester, et ca peut-etre pas mal pour ce genre de problemes (c’est le but)

  4. steph

    Chriss> « tout ce qui transite par le reseau est crypté, donc aucun des relais ne sait ce qu’il fait transiter ».

    C’est pas tout à fait exact. Le dernier relais enlève la dernière « couche » de chiffrement. Il a donc (et c’est logique) ta requête en clair.

  5. Eon

    bloginfo: Autant pour moi, je vais rectifier cette bourde.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.