Le bien, le mal, ça peut vite s’interchanger. Et les héros de la nation d’aujourd’hui devenir les bouchers de demains. Certains postes sont plus risqués que d’autres (chef d’état, chef des renseignements, soldat, etc…)
On peut dire que ceux qui défilaient en tête de la manifestation pour la liberté d’expression risquent leur peau si la justice change de bord. Quoique, prenons l’exemple de Klaus Barbie dont on peut s’accorder que les actions sont contraires à l’humanisme de base.
Résumé
Dans la première partie de sa vie (depuis son engagement dans l’armée allemande jusqu’à la défaite allemande) Klaus Barbie a eu tous les honneurs. Il a fait le job qu’on lui demandait, même si cela consistait à tuer des innocents pour défendre son pays. Il aurait sans nul doute été décoré par la légion d’honneur si il avait été Français.
Manque de bol pour lui, son pays perd la guerre et toutes ses gloires deviennent du jour au lendemain des délits. Il ne baisse pas les bras et entre en résistance. Bref, un modèle de courage et le patriotisme.
Il aurait du se faire attraper par les Français et rendre compte devant la justice. Mais les USA le couvrent ! Incroyable mais l’intérêt des USA passe avant la justice. Et Barbie travaille alors pour les Etats-Unis contre la menace communiste. Il est ensuite exfiltré vers l’Argentine avec le concours des services secrets américains (CIA) et fera du trafic d’armes pour le compte des dictatures militaires d’amérique du Sud, toujours pour les USA.
Le pouvoir Bolivien et les USA le laisse finalement se faire attraper et extrader alors qu’il a 59 ans.
Je résume ici son histoire en me basant sur sa page sur Wikipedia pour illustrer ce que je viens d’énoncer.
Le héro national
En 1935, il est admis à la SS. La même année, il commence à travailler, à Berlin, au service central du Sicherheitsdienst (SD), le service de sécurité du parti nazi qui deviendra service de renseignements du Reich par un décret du 11 novembre 1938.
Il participe activement à la poursuite et à la rafle des juifs, des francs-maçons et des émigrés allemands. Il « travaille » avec tant de zèle qu’en octobre 1940, il est promu SS-Obersturmführer (lieutenant SS). Pour avoir été l’un des officiers les plus énergiques dans l’assaut du ghetto juif d’Amsterdam et pour avoir commandé des pelotons d’exécution, il est décoré de la croix de fer de seconde classe (Eisernes Kreuz II.Klasse) le 20 avril 1941[1].
En février 1943, Klaus Barbie devient le chef de la Gestapo de la région lyonnaise (troisième officier, par ordre d’importance, au sein du KDS de Lyon). Sous ses ordres, sont torturés et exécutés de nombreux résistants, dont Jean Moulin
Lors de son procès, il est accusé d’avoir fait fusiller 22 otages, dont des femmes et des enfants, en représailles d’un attentat sur deux policiers allemands en 1943.
Durant le premier semestre de l’année 1944, Barbie dirige également le commando de la Sipo-SD qui accompagne les troupes de répression des maquis, notamment dans l’Ain et le Jura : il torture, tue ou fait tuer de nombreux villageois censés soutenir les maquisards.
Dans un rapport de 1944 il est jugé pour une promotion au grade de SS-Hauptsturmführer (capitaine SS) en ces termes : « Klaus Barbie est connu au Quartier général comme un chef SS enthousiaste, qui sait ce qu’il veut. Il a un talent certain pour le travail de renseignement et pour la recherche des criminels. Sa plus grande réussite réside dans la destruction de nombreuses organisations ennemies. Le Reichsführer-SS Heinrich Himmler a exprimé sa gratitude à Barbie dans une lettre personnelle qui le félicitait pour la qualité de son travail dans la recherche des criminels et la lutte contre la Résistance. Barbie est [un officier] sur lequel on peut compter aussi bien sur le plan psychologique que sur le plan idéologique. Depuis sa formation et son emploi au sein du SD, Barbie a mené une carrière assidue en tant que directeur d’un service supérieur et, s’il n’y a pas d’objection, il est recommandé qu’il soit promu SS-Hauptsturmführer. »
Après la Libération de la France, Barbie parvient, blessé, à gagner la ville de Baden-Baden en Allemagne. Le 9 novembre 1944, il est promu SS-Hauptsturmführer. En poste à Halle, puis à Düsseldorf et à Essen, il termine la guerre à Wuppertal.
Le résistant Allemand
L’ancien patron de la Gestapo de Lyon se fait discret, mais n’hésite pas à organiser, fin 1945, avec d’anciens SS, un réseau de résistance nazie[8]. Cependant, en butte à l’indifférence de la population et à la répression des Alliés, ce réseau est vite infiltré et la plupart de ses membres arrêtés début 1947 (Operation Selection Board)[9]. Plusieurs fois arrêté, il réussit à cacher sa véritable identité et à s’évader.
Au service des Etats Unis
Par deux fois, des agents français, demandent à parler avec Klaus Barbie au sujet de l’affaire René Hardy, mais le CIC (Counter Intelligence Corps, US Army) pense que c’est en fait pour l’arrêter, et cache sa présence.
Le Counter Intelligence Corps donne trois raisons pour expliquer la protection qui lui est accordée : d’abord que son aide est vraiment précieuse au moment de la guerre froide, ensuite, que ses « prétendus crimes » contre la Résistance étaient des actes de guerre et que les Français recherchent davantage la vengeance que la justice, enfin, qu’on ne peut plus faire confiance à une France submergée par les communistes qui veulent en fait interroger Barbie sur la pénétration américaine du parti communiste allemand et des services secrets français[11]. Le CIC, est vivement intéressé par l’expérience que Barbie a acquise en France contre la résistance communiste[12], surtout afin d’obtenir des informations sur la pénétration communiste des services secrets français, sur les activités du Parti communiste français en France, dans l’armée française et la zone française en Allemagne ainsi que sur celles des services secrets français dans la zone américaine[13]
En 1951, Barbie, accusé de vol par la police allemande, est exfiltré vers l’Argentine avec le concours des services secrets américains (CIA).
Sous l’identité de « Klaus Altmann », il s’installe en Bolivie, obtient la nationalité bolivienne et dirige une entreprise d’exploitation du bois, puis, de 1966 à 1971, une compagnie maritime qui s’adonne au trafic d’armes et de drogues au profit des dictatures militaires d’Amérique du Sud. De 1965 à 1967, jusqu’à la mort de Che Guevara dans la jungle bolivienne, il semble qu’il soit de nouveau au service de la CIA.
La fin
C’est grâce au journaliste Ladislas de Hoyos que la trace de Klaus Barbie a été retrouvée en Bolivie. L’ancien chef de la Gestapo qui s’était réfugié en Amérique du sud et se faisait appeler Klaus Altmann a été interviewé et pris au piège par Ladislas de Hoyos en 1972, pour TF1. Il avait 59 ans. Il sera extradé en France et finira sa vie en prison jusqu’à sa mort en 1991 d’un cancer.
Qui sera le prochain Klaus Barbie?
On a eu Kadhafi. Un jour terroriste, le lendemain chef d’état fréquentable à qui l’on veut vendre des armes de guerre dernier cri. Et du jour au lendemain l’homme à abattre.
Je dirai que Moubarak, ancient président de l’Egypte, en est un également. Président réélu pendant 30 ans, il a été destitué par les manifestants du printemps arabe. Il a été condamné à la prison à perpétuité pour avoir donné l’ordre de tirer à vue sur les manifestants.
Qui sera le prochain? Je laisse la question ouverte car les prétendants sont nombreux.