On ne peut pas dire que la justice est expéditive. Dans le cadre de l’affaire des faux électeurs du Ve arrondissement de Paris, il aura fallu attendre 17 ans avant une condamnation définitive de Jean Tiberi, l’ex-maire de Paris et de sa femme. Il est avéré aujourd’hui que lors des élections municipales de 1995 et des législatives de 1997, les listes électorales du Ve arrondissement de Paris comportaient environ 800 faux électeurs, qui n’habitaient pas dans l’arrondissement mais ont accepté de voter pour Tiberi en échange d’un place en crèche ou d’un logement social. Des faits pour lesquels Tiberi a écopé de 10 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et 3 ans inéligibilité.
Mais pourquoi a-t-il fallu attendre 17 ans pour une condamnation définitive ? Car pendant 17 ans, au gré de la lenteur de la procédure, Jean Tiberi, aujourd’hui âgé de 80 ans, a pu continuer sa carrière politique : député jusqu’en 2012, il a été maire du 5ème arrondissement jusqu’en 2014. Autant dire que sa condamnation définitive arrive bien tard et n’aura pas beaucoup d’effet sur lui ni d’effet dissuasif pour les autres politiciens pourris.
Selon Le Canard enchaîné, cette lenteur est avant tout liée à la justice : « Ses avocats se sont montrés, il est vrai, assez habiles pour faire durer la procédure, reconnaît l’hebdomadaire. Mais les juges ont, eux-mêmes, beaucoup traîné la patte. L’instruction a duré huit ans. Il a fallu attendre quatre ans pour que s’ouvre le procès en correctionnelle, puis de nouveau quatre ans pour que se tienne l’audience en appel. Et, enfin deux ans pour que la Cour de cassation referme le dossier ». Une lenteur qui a profité à la carrière de Tiberi et qui contraste avec la rapidité avec laquelle les petits délinquants sont jugés.
Source : Politique.net